Le point sur le marché de l’emploi américain en juillet 2022

Une croissance de l’emploi toujours soutenue.
Les employeurs américains ont embauché 372,000 personnes en juin, portant le nombre total d’emplois juste 0.4% sous le point le plus haut enregistré en février 2020. Le mois de juin a marqué le quatrième mois consécutif de hausse de l’emploi avec un taux de chômage de seulement 3.6% et une création d’emplois bien au dessus des 300,000 mensuels. Cette croissance solide et encourageante a lieu dans des secteurs qui ont déjà dépassé leurs niveaux pré-pandémiques en plus de contribuer au rebond d’autres secteurs, toujours en rétablissement.

Le secteur industriel et le bureau ont de fortes disparités immobilières. Parmi les secteurs ayant connu la plus forte croissance relative aux données pré-pandémiques figurent les industries du transport et du stockage d’un côté (+759,000 emplois depuis février 2020), et des services aux personnes et aux entreprises de l’autre (+880,000 emplois depuis février 2020). Un chiffre record de 551 millions de pieds carrés (environ 50 millions de mètres carrés) de locaux industriels ont été absorbés sur les 12 mois d’avril 2021 à avril 2022, entraînant un taux de vacance historiquement bas. L’impact est cependant moindre sur l’absorption des bureaux, car la plupart des postes de services créés offrent la possibilité de télétravailler à leurs employés. La vacance locative des actifs de bureau est environ à ses niveaux de mars 2021.

Le secteur de la santé et de l’hospitalité qui poussent l’hôtelerie et les logements seniors. Les taux d’occupation pour les actifs immobiliers dans les secteurs de la santé, du loisir et de l’hospitalité s’améliorent. Le prix moyen pour une chambre d’hôtel a atteint $150 au mois de mai, soit une hausse de 13% par rapport à mai 2019. Les hébergements pour personnes agées ont aussi vu leurs loyers augmenter de 7.3% entre fin 2019 et avril 2022.

POLITIQUE MONÉTAIRE
Un marché de l’emploi favorable qui permet à la Fed de continuer à lutter contre l’inflation. La croissance de l’emploi consistante et le taux de chômage historiquement bas pourrait conforter la Fed quant au fait que l’économie pourra supporter une nouvelle augmentation de taux de 0.75% à la fin du mois. Avec environ 1.9 postes disponibles par candidat, la demande reste très largement supérieure à l’offre sur le marché de l’emploi, et la Fed pourra donc privilégier le combat contre l’inflation face à la préservation de la croissance de l’emploi. La grande majorité des autres indicateurs de l’emploi dépassent les standards.

Augmentation des salaires, un autre facteur clé dans la prise de décision de la Fed. En augmentant les coûts de demain pour les employeurs, la banque centrale va engendrer une chute de la demande qui devrait tempérer l’inflation en réduisant les salaires. Le taux horaire moyen était en hausse de 5.1% sur 12 mois en juin, en baisse par rapport aux mois précédents, mais toujours historiquement haut. Alors que la hausse des salaires permet aux employés d’absorber les différents chocs économiques du moment, elle contribue simultanément à l’augmentation des coûts de production et donc des prix.

Source : Marcus & Milichap