Les créations d’emplois dépassent les attentes : quelles implications pour l’immobilier US ?
- Posted by david@florida-invest.com
En novembre, les États-Unis ont enregistré 227 000 créations d’emplois, dépassant les prévisions de 214 000 établies par Dow Jones. Bien que le taux de chômage ait légèrement augmenté à 4,2 %, les analystes estiment que la Réserve Fédérale pourrait encore réduire son taux directeur de 0,25 % lors de sa réunion du 17-18 décembre. Une analyse plus approfondie des données offre une perspective nuancée sur le marché du travail et ses implications pour l’immobilier américain.
Selon Becky Frankiewicz, présidente de ManpowerGroup North America, le marché de l’emploi connaît une situation contrastée. « À court terme, les embauches ralentissent et le délai pour pourvoir un poste s’allonge, passant de 39 à 49 jours, car les employeurs deviennent plus exigeants ou hésitent à prendre des décisions. Les compétences spécialisées restent très recherchées, mais de nombreux travailleurs pourraient ne pas retrouver cette réalité dans ce rapport », a-t-elle déclaré dans une note.
Les chiffres pour septembre ont été révisés à la hausse, avec 255 000 emplois créés en septembre contre 223 000 initialement rapportés. Cependant, une tendance générale de ralentissement se dessine.
En novembre, le secteur de la santé a ajouté 54 000 emplois, tandis que les loisirs et l’hôtellerie ont enregistré une hausse de 53 000 postes. En revanche, le commerce de détail a perdu 28 000 emplois, un résultat notable alors que la saison des fêtes approche. Les administrations publiques ont vu leurs effectifs augmenter de 33 000 postes, mais ces gains n’ont pas suffi à inverser une tendance globale au refroidissement.
Mike Fratantoni, économiste en chef de la Mortgage Bankers Association, note : « Bien que l’emploi ait rebondi en novembre, les indicateurs montrent un affaiblissement du marché du travail. Le taux de chômage a dépassé les 4,2 %, le nombre d’emplois à long terme a augmenté et le taux d’embauche continue de baisser selon les données d’octobre. Les nouveaux entrants et les travailleurs licenciés peinent davantage à retrouver un emploi. »
Kathy Bostjancic, économiste en chef de Nationwide, recommande d’observer la moyenne pour interpréter les données, tenant compte des perturbations liées aux intempéries et aux grèves d’octobre. « Si l’on fait la moyenne des deux derniers mois, le chiffre de 132 000 créations d’emplois est bien inférieur à la moyenne mensuelle de 186 000 observée au cours des 12 mois précédents », explique-t-elle. Ce ralentissement justifie, selon elle, une nouvelle réduction des taux le 18 décembre, sauf en cas de hausse rapide et inattendue de l’inflation.
Les salaires horaires moyens ont augmenté de 4 % sur un an, un chiffre supérieur à l’objectif d’inflation de la Fed et potentiellement inflationniste. Toutefois, cette augmentation n’est pas uniformément répartie. Selon une analyse de GlobeSt.com basée sur les données de la Réserve Fédérale d’Atlanta, les salaires des 25% des employés les mieux payés progressent bien plus vite que ceux des 25% des employés les moins bien payés, qui perdent environ 5 % de leur pouvoir d’achat annuel. Cette concentration du pouvoir d’achat au sommet pourrait limiter la consommation généralisée, essentielle pour soutenir les dépenses des ménages, qui représentent environ 69 % du PIB.
L’avenir après la réunion de décembre reste incertain. Si une nouvelle baisse des taux semble probable à court terme, les décisions futures dépendront de l’évolution de l’inflation et des dynamiques économiques globales. Pour le secteur de l’immobilier, ce contexte pourrait influencer les décisions d’investissement, les stratégies de financement et la demande locative dans les mois à venir.
Sources : GlobeSt, Nationwide, Mortgage Bankers Association, ManpowerGroup
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