Le marché de l’emploi et l’immobilier américain sur la voie d’un atterrissage en douceur

Un marché de l’emploi en ralentissement, associé à une baisse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année, pourrait suffire à éviter une récession, selon Marcus & Millichap.

John Chang, vice-président de la recherche chez Marcus & Millichap, souligne que pour évaluer la santé globale de l’économie et son impact sur le secteur de l’immobilier, il est essentiel d’adopter une perspective à long terme. Dans un récent point de marché, J. Chang a expliqué que, bien que le taux de chômage ait augmenté et que la croissance de l’emploi ait ralenti, le secteur immobilier ne devrait pas être inquiété par la prochaine réunion de la Fed.

« Même si le marché de l’emploi se détend, il est important de se rappeler qu’il passe d’un état de surchauffe à un état plus normal », a-t-il déclaré. « Cela s’aligne sur le plan de la Fed visant à contrôler l’inflation en ralentissant l’économie. En abaissant les taux en septembre, puis potentiellement à nouveau en novembre et décembre, la Fed pourrait stabiliser le marché de l’emploi et atténuer les risques de récession. »

Il affirme que l’impact réel sur l’immobilier ne peut être pleinement observé qu’en prenant du recul. Alors que le taux de chômage actuel de 4,2 % semble élevé par rapport aux quatre dernières années, il reste en dessous de la moyenne des 20 dernières années, qui est de 5,8 %.

Le taux de chômage est en hausse depuis 15 mois, un phénomène qui, selon J. Chang, est voulu. Le marché de l’emploi était en surchauffe tout au long de 2022 et d’une grande partie de 2023, avec des niveaux autour de 3 %, presque au plus bas depuis 50 ans. Cela a entraîné une croissance des salaires d’environ 5,4 %.

Aujourd’hui, la croissance des salaires se situe entre 3 % et 4 %, et l’économie est en bonne voie pour créer deux millions d’emplois cette année, une perspective positive pour l’immobilier, notamment dans le commerce de détail et l’industrie.

J. Chang estime que si la Fed parvient à orchestrer un atterrissage en douceur en abaissant les taux d’intérêt au cours des deux derniers trimestres de l’année, cela pourrait profiter à la demande d’appartements et d’espaces de stockage, augmentant ainsi les gains pour les consommateurs.

« À ce jour, nous avons officiellement ajouté 2,9 millions d’emplois entre avril 2023 et mars 2024 », a-t-il déclaré. « Cependant, lorsque les révisions préliminaires du Bureau of Labor Statistics seront appliquées, le chiffre officiel sera réduit à environ 2,1 millions d’emplois. »

J. Chang a également précisé que le taux de chômage élevé est surtout concentré chez les jeunes de 20 à 24 ans, alors que pour les personnes âgées de plus de 25 ans, le taux reste inférieur à la moyenne des 20 dernières années. Pour les individus âgés de 25 à 55 ans, le taux est de 3,6 %, bien que le taux de participation de cette tranche d’âge, à 84 %, soit supérieur à la moyenne sur 20 ans.

Source : Marcus & Millichap