Soft landing, hard landing ou no landing ?
- Posted by david@florida-invest.com
Jusqu’à présent, les perspectives sur la manière dont l’économie évoluera après les tentatives de la Réserve Fédérale pour lutter contre l’inflation ont divisé l’opinion.
D’une part, il y a le camp qui privilégie le fameux “soft landing” ou atterrissage en douceur, avec une économie qui ralentit progressivement, un taux de chômage restant modéré et pas de scénario impliquant une récession. D’autre part, le camp du “hard landing” qui se caractériserait par une perturbation significative de l’activité économique et un chômage plus élevé.
Cependant, compte tenu des changements plutôt lents de l’inflation, du PIB et du marché de l’emploi, l’enquête du Q4 2023 réalisée par la Réserve Fédéral de Philadelphie auprès de 34 économistes laisse entrevoir une autre possibilité. Si tous les facteurs continuent à évoluer lentement, l’avenir économique pourrait rester plus incertain, pendant plus longtemps.
« Les économistes estiment que l’économie devrait croître à un taux annuel de 1.3% ce trimestre, légèrement supérieur à la prévision de 1.2% », indique le rapport. « Sur une base annuelle moyenne, les économistes s’attendent à ce que le PIB réel augmente de 2.4% en 2023 et de 1.7% en 2024. Ces projections annuelles sont supérieures de 0.3% et 0.4% par rapport aux estimations de la précédente enquête ».
Les économistes s’attendent également à une augmentation progressive du chômage. Ils prévoient un taux de 3.7% en 2023, qui augmentera à 4.0% en 2026 et anticipent également des chiffres de l’emploi en hausse cette année et en 2024. « Les projections pour le niveau annuel moyen de l’emploi hors agriculture laissent présager des gains en termes d’embauches à un taux mensuel de 296 500 en 2023 et de 120 000 en 2024, contre une estimation précédente de 288 600 et de 94 800, respectivement », indique le rapport.
« Les économistes estiment que le risque de baisse du PIB ce trimestre s’élève à 31.8%, en baisse par rapport à l’estimation précédente de 34.4% », ont-ils écrit. « Cependant, ils ont relevé leurs estimations de probabilité de croissance négative pour les trois trimestres suivants par rapport à leurs estimations précédentes et prévoient désormais une probabilité de 30% à 40% d’une contraction du PIB au cours de l’un des quatre trimestres de 2024 ».
Mais est-ce que le fait que les affaires suivent plus ou moins leur cours habituel signifie que tout va bien ? Beaucoup d’économistes le pensent, en mettant en avant le ralentissement de l’inflation et l’augmentation des taux horaires. Cependant, les consommateurs, sur lesquels repose toute l’économie, ont des attentes en baisse. Les hausses de salaires sont probablement surévaluées, avec une croissance plus élevée que ce que ressentent la plupart des gens. De plus l’épargne accumulée durant la pandémie est presque épuisée. Enfin, les dettes sur les credit cards atteignent des sommets”.
L’incertitude ambiante pourrait donc persister plus longtemps que prévu.
Sources : GlobeSt, Philadelphia Fed
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