Comment les élections présidentielles américaines influencent-elles l’immobilier ?

À l’approche des élections présidentielles de 2024, l’industrie immobilière reste prudente, une réticence souvent basée sur la croyance que les périodes électorales sont instables pour acheter, vendre ou louer. Des événements comme ceux organisés par le média Bisnow soulèvent régulièrement ce sujet, et même EY prévient que « les élections auront un impact sur l’investissement immobilier ».

Cependant, l’impact réel des résultats électoraux sur la performance des portefeuilles immobiliers est mal compris et non fondé sur des données réelles. Baser les décisions d’investissement sur la politique est risqué, comme l’explique Mark Hackett, directeur de la recherche en investissement chez Nationwide Financial : « Investir sous l’influence de l’émotion politique est potentiellement catastrophique. »

Les données indiquent que l’incertitude liée aux élections a un effet négligeable sur les transactions immobilières, avec peu ou pas d’impact sur le volume des locations ou des ventes lors des cinq dernières élections. De plus, il existe très peu de données suggérant que le résultat d’une élection fédérale ait un impact significatif sur les rendements des investissements.

Malgré ces statistiques, près de la moitié des investisseurs interrogés par Nationwide croient que les résultats des élections présidentielles et du Congrès auront plus d’impact sur leurs portefeuilles que la performance du marché. Les préoccupations sont réparties également selon les lignes partisanes.

Les données trimestrielles des bureaux de JLL montrent que, bien que le volume des locations tend à être concentré dans les deux premiers trimestres d’une année électorale, le volume global des locations n’est que de 0.9% inférieur à celui des années non électorales. Les données de transactions de vente de MSCI Real Assets montrent également des fluctuations importantes des volumes de transactions d’année en année lors des élections depuis 2004.

Timothy Savage, professeur à l’Institut immobilier Schack de l’Université de New York, note que l’industrie est plus affectée par les taux d’intérêt que par la législation gouvernementale. L’alignement politique entre la Maison Blanche et le Congrès ne compte que s’il y a une possibilité de mettre en œuvre des politiques concrètes.

“Même avec des préoccupations liées aux résultats électoraux, les investisseurs devraient prêter attention à d’autres facteurs potentiels, tels que les problèmes géopolitiques ou les conséquences de la chaîne d’approvisionnement dues à des événements comme l’effondrement du pont de Baltimore”, souligne Maher Maso, de la société Ryan.

En conclusion, bien que l’approche des élections puisse influencer le comportement des investisseurs, les données actuelles suggèrent que les facteurs économiques, en particulier les taux d’intérêt, jouent un rôle plus déterminant dans les décisions d’investissement aujourd’hui.

Sources : Bisnow, Nationwide Financial, Ryan, JLL, EY