Palm Beach : l’exception floridienne dans un marché immobilier en ralentissement

Alors que le marché immobilier floridien montre des signes de ralentissement, Palm Beach poursuit son ascension, portée par la flambée des prix dans le segment du luxe et une majorité de transactions effectuées au comptant.

Une dynamique unique à Palm Beach Island

Contrairement à la tendance observée à l’échelle nationale, où le prix médian des logements a reculé de 1,7 % en mars 2025 (selon Redfin), Palm Beach fait figure d’exception. Le prix médian des maisons individuelles sur l’île a grimpé de 11,6 % sur un an pour atteindre 13,95 millions de dollars, avec un prix moyen de 15,27 millions. Les ventes du top 10 % ont, quant à elles, bondi de 70,9 %, avec un prix médian de 23,75 millions de dollars.

La quasi-totalité des ventes s’est réalisée au comptant, signe d’une clientèle peu sensible aux taux d’intérêt. Il s’agit principalement d’investisseurs fortunés, y compris de nombreux étrangers. L’offre reste limitée malgré une légère augmentation, renforçant la position de Palm Beach comme destination refuge des ultra-riches.

Reste à savoir si cette dynamique résistera au second trimestre 2025, notamment dans un contexte boursier plus volatil après une année 2024 solide.

West Palm Beach : prix modérés, stock en hausse

À quelques kilomètres de là, le marché de West Palm Beach affiche une progression plus mesurée. Le prix médian des maisons individuelles atteint 590 000 dollars (+2,6 % sur un an), l’un des plus hauts niveaux jamais enregistrés dans la ville. Les ventes, en revanche, reculent : -12,1 % pour les maisons et -8,6 % pour les appartements.

Les biens restent plus longtemps sur le marché : 75 jours en moyenne pour une maison individuelle (+47,1 %) et 91 jours pour un appartement (+46,8 %). L’offre s’étoffe, avec +21,1 % d’annonces pour les maisons et +32,2 % pour les appartements.

Le segment du luxe reste dynamique côté appartements, avec un prix médian en hausse de 36,4 % (1,5 million de dollars), mais les maisons haut de gamme progressent à peine (+2,7 %).

Boca Raton : un record pour les maisons individuelles

Boca Raton atteint un nouveau record avec un prix médian de 995 000 dollars pour les maisons individuelles (+2,1 % sur un an), soit plus du double d’il y a cinq ans. Le prix au pied carré s’établit à 445 dollars.

Du côté des appartements, la tendance est inverse : recul de 4,4 % du prix médian à 377 500 dollars, et baisse de 10,4 % pour les biens haut de gamme (1,815 million de dollars). L’offre augmente nettement, avec un intérêt soutenu pour les maisons, mais une demande plus faible pour les condos.

Wellington : stabilité des maisons, envolée des ventes d’appartements

À Wellington, les maisons individuelles voient leur prix médian reculer de 3,8 % à 750 000 dollars, mais les ventes progressent légèrement (+2,9 %). Le délai de vente s’étend à 76 jours (+7 %), et le stock grimpe de 21,7 %.

Les appartements, eux, séduisent davantage : +65,6 % de ventes avec un prix médian en hausse de 1,6 % à 457 000 dollars. Le temps de vente augmente (84 jours, +42,4 %), et l’offre explose (+52,9 %). À noter : le segment luxe est sous pression, avec des prix en recul de 16,1 % à 1,35 million de dollars.

Une fracture croissante au sein du comté

Ces données révèlent un fossé croissant dans le comté de Palm Beach. Tandis que l’île de Palm Beach semble déconnectée des pressions du marché immobilier floridien, les autres villes comme West Palm Beach, Boca Raton ou Wellington suivent une dynamique plus classique : augmentation des stocks, allongement des délais de vente, et ajustement des prix, notamment dans le secteur des appartements.

En toile de fond, le boom post-pandémique qui avait propulsé la Floride au rang de destination phare pour les acheteurs nationaux s’essouffle. Le retour à des tendances plus normales dans d’autres États, combiné aux préoccupations climatiques croissantes, modifie l’attractivité de la région.

Mais pour les ultra-riches, Palm Beach reste un havre de paix et de prestige. Une enclave à part, qui continue d’échapper aux tendances dominantes du marché immobilier américain.

Source : Redfin