Le point sur le marché de l’emploi américain en avril 2023
- Posted by david@florida-invest.com
Le marché du travail a continué de croître en avril. Les employeurs ont créé 253 000 postes en avril, soit plus que les 165 000 emplois ajoutés en mars, mais en dessous de la moyenne mensuelle de 285 000 emplois depuis le début de l’année. Les embauches le mois dernier ont touché la plupart des secteurs, allant des soins de santé et des services professionnels, aux restaurants. La croissance de l’emploi en avril, associée à une compression de la main-d’œuvre, a suffi à faire baisser le taux de chômage à un niveau encore et toujours plus bas de 3.4%. Le chômage est resté inférieur à 4% depuis janvier 2022, la plus longue période depuis cinq décennies. Ces données soulignent la demande à court terme de main-d’œuvre, renforçant au passage les performances actuelles sur les marchés immobiliers.
La croissance solide de l’emploi en début d’année soutient le secteur de l’immobilier multifamilial. Malgré les récentes nouvelles de licenciements (Microsoft, Meta, Amazon, etc), plusieurs secteurs, notamment les services professionnels et financiers, ont augmenté leur effectif le mois dernier à un rythme supérieur à la moyenne. La forte embauche dans des domaines à fort potentiel de rémunération est un bon signe pour la demande de logements à court terme, car l’insécurité financière peut être un obstacle majeur à la formation des ménages. Bien qu’un nombre net de 117 400 appartements aient été libérés l’année dernière, l’absorption nette des logements multifamiliaux est revenue en territoire positif au premier trimestre de cette année et devrait se poursuivre sur cette voie pour un avenir proche. Bien qu’un pipeline de livraison important puisse pousser les taux de vacance à la hausse dans le futur, les taux d’intérêt élevés et les prix des maisons continuent d’orienter de nombreux ménages nouvellement formés vers la location.
Les embauches dans les restaurants reflètent les tendances des consommateurs et les besoins de locaux adaptés. Bien que le nombre d’emplois créés en avril soit en baisse par rapport aux mois précédents, 31 000 emplois dans le secteur du loisir et de l’hôtellerie ont été créés, dont 25 000 dans les bars et restaurants. Ces tendances d’embauche reflètent une demande persistante de la part des consommateurs pour des activités sociales, même face à une augmentation des prix. Les ventes au détail dans les établissements de restauration et les bars ont augmenté de 13% en mars par rapport à l’année précédente, renforçant la demande de ces locataires pour des espaces commerciaux. Le taux de vacance national dans le commerce de détail est resté à 4,7% depuis juin 2022, soutenu par un inventaire a son plus bas depuis 10 ans pour les propriétés Net à locataire unique (single-tenant net-lease properties).
Le vent est-il en train de tourner ?
Plusieurs facteurs indiquent un refroidissement à venir sur le marché de l’emploi. Bien que le mois d’avril ait été globalement favorable à la création d’emplois, plusieurs signes indiquent que la tendance est peut-être en train de s’inverser. Le dernier chiffre des nouvelles offres d’emploi était de 9,6 millions, le plus bas en près de deux ans. S’appuyant sur cette tendance, la plus forte contraction de la masse salariale en avril a été observée dans les services d’aide temporaire, avec -23 300 emplois, les entreprises de services professionnels consolidant leurs ressources. Le secteur bancaire est également entré dans une nouvelle phase de perturbation au début de mai, ce qui pourrait avoir des implications en termes d’embauche dans les semaines à venir. Bien que la croissance nette de l’emploi devrait se poursuivre ce mois-ci, la dynamique du marché du travail pourraient devenir plus compliquée.
Le consensus du marché continue de favoriser une pause dans la hausse des taux de la Fed. Après avoir augmenté son taux directeur de 25 points de base le 3 mai, la Réserve Fédérale a indiqué qu’elle adopterait une approche plus en réaction aux données du marché dans les prochains mois. Bien que l’embauche ait accéléré le mois dernier et que l’inflation reste au-dessus de l’objectif de 2% de la Fed, avec une hausse de l’indice PCE de base de 4,6% en glissement annuel en mars, Wall Street ne s’attend pas à ce que le comité de gouvernance augmente les taux en juin. Les marchés financiers réagissent toujours à la récente crise bancaire, qui devrait refroidir l’activité de prêt et la pression haussière sur les prix.
Sources: Marcus & Millichap Research Services; Bureau of Labor Statistics; CoStar Group, Inc.; CME Group; Federal Reserve; MSCI, Inc.; RealPage, Inc.
0 Comments