Le point sur le marché de l’emploi en décembre 2023

Les embauches de décembre n’atteignent pas la moyenne mensuelle. Pour clôturer l’année, les employeurs ont ajouté 216 000 postes lors du dernier mois de 2023, tandis que le taux de chômage est resté stable à 3.7%. Bien que ce chiffre soit supérieur aux deux mois précédents, il confirme la tendance au ralentissement des embauches, avec un mois de décembre inférieur à la moyenne mensuelle de 2023. Cela indique que, malgré la pression des taux d’intérêt élevés sur les finances des entreprises, le recrutement reste solide, mais le marché du travail commence à se refroidir. La création d’emplois a été particulièrement notable dans les secteurs gouvernementaux, de la santé, de l’aide sociale et de la construction, tandis qu’une baisse a été observée dans les transports et le stockage, révélant un affaiblissement de la demande de main-d’œuvre dans les secteurs plus cycliques. Les secteurs gouvernementaux et ceux en phase de reprise ont représenté environ 151 000 postes.

Pénuries de main-d’œuvre révélant des difficultés d’embauche dans des secteurs clés. Selon des données récentes, il existe plus d’un million d’offres d’emploi dans les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie et de la santé. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie est encore à 1% sous son pic pré pandémique, tandis que l’emploi total aux États-Unis a augmenté de 3%. Les opérateurs peinent à maintenir des niveaux de personnel suffisants, n’embauchant que 40 000 personnes le mois dernier, soit moins de la moitié de la moyenne de 88 000 emplois par mois en 2022. Cette pénurie est particulièrement visible dans l’hébergement et les services de restauration, ce qui pourrait limiter la possibilité d’une occupation hôtelière complète et freiner les ambitions de croissance des restaurants en 2024. Néanmoins, la forte demande pour cette catégorie de travailleurs montre que les opérateurs ne réduisent pas leurs effectifs. Le secteur de la santé rencontre une difficulté similaire dans les cabinets médicaux, avec plus de 1,7 million d’offres d’emploi, illustrant un besoin en main-d’œuvre et une volonté des pratiques médicales de se développer. Cependant, seulement 38 000 emplois ont été ajoutés en décembre.

La croissance de l’emploi est modérée dans les secteurs traditionnellement utilisateurs de bureaux. Les ajouts d’emplois dans les services professionnels, commerciaux et financiers ont été limités en décembre, reflétant une tendance plus large tout au long de 2023. Seulement 110 000 postes ont été ajoutés dans ce secteur durant toute l’année dernière, une baisse notable par rapport aux plus d’un million de nouveaux rôles ajoutés en 2021 et 2022. La sous-catégorie professionnelle, scientifique et technique a été le seul secteur à enregistrer une croissance significative de l’emploi avec 25 000 postes. Parallèlement, l’emploi dans les services d’aide temporaire a continué de diminuer. Ce secteur peut être considéré comme un signe précoce d’un ralentissement du marché du travail, les entreprises réduisant généralement en premier les postes temporaires lorsqu’apparaissent des signes de ralentissement économique.

La pression reste évidente dans la croissance des salaires. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0.4% en décembre, atteignant 34.27 dollars. Cela représente une hausse de 4.1% sur les 12 derniers mois, malgré une augmentation du taux de chômage au cours de 2023. Cependant, la croissance salariale ralentit progressivement par rapport aux trois dernières années, où elle avait à chaque fois dépassé une augmentation de 4.5% d’une année sur l’autre. L’augmentation annuelle en 2023 est comparable à celle observée en 2018 et semble se diriger vers la fourchette des 3%. Les opérateurs immobiliers pourraient trouver un certain soulagement dans le coût des opérations si la pression sur les salaires continue de s’atténuer.

La performance du marché du travail, un facteur clé pour les baisses de taux d’intérêt en 2024. Lors de sa réunion de décembre 2023, le Federal Open Market Committee (FOMC) a laissé entendre que des baisses de taux d’intérêt sont probables en 2024, tout en maintenant sa position selon laquelle de telles décisions seront basées sur des données concrètes. Des baisses de taux devraient faire diminuer les coûts d’emprunt, facilitant ainsi les transactions immobilières et allégeant le poids financier des entreprises. Cependant, une croissance de l’emploi et des salaires soutenue pourrait encourager la Fed à retarder ou réduire le nombre de baisses de taux en 2024.

Sources: Marcus & Millichap Research Services; Bureau of Labor Statistics; CoStar Group, Inc.;Moody’s Analytics; RealPage, Inc.