Les loyers sur le secteur du multifamily atteignent leur niveau le plus élevé depuis 2022

Selon Redfin, le loyer médian demandé pour un appartement (multifamily) en mai a augmenté de 0.8% en glissement annuel pour atteindre $1,653, après une croissance de 0.9% en avril. Cette hausse intervient après 11 mois consécutifs de baisse et représente le niveau de loyer demandé le plus élevé depuis mai 2022.

“La demande de la part des jeunes locataires reste élevée, car beaucoup préfèrent rester en place plutôt que de faire face à un marché immobilier de plus en plus inabordable,” a déclaré Sheharyar Bokhari, économiste chez Redfin. “Mais jusqu’à présent, la croissance des loyers a été limitée car il y avait suffisamment de nouveaux appartements pour répondre à la demande, même pendant la période la plus active de l’année pour le marché locatif.”

Les variations des loyers demandés diffèrent selon les régions. Parmi les 33 métropoles analysées par Redfin, Washington, D.C. a enregistré la plus forte augmentation avec un loyer médian demandé en hausse de 11.1% en glissement annuel en mai. D’autres villes comme Cincinnati (10.9%), Chicago (10.8%), Virginia Beach, VA (10.3%) et Minneapolis (10.3%) ont également connu des augmentations à deux chiffres.

En revanche, les plus fortes baisses ont été observées à Jacksonville, FL (-10.1%), San Diego (-8.7%), Austin, TX (-7.2%), Seattle (-5.9%) et Phoenix (-5.5%).

La SunBelt (“ceinture” sud des USA) a vu ses loyers baisser en raison de la construction d’un nombre important de nouveaux logements entre 2023 et ceux attendus pour 2024. “Mais le boom immobilier de la crise sanitaire est passé, et les propriétaires sont confrontés à plus de vacance locative, ce qui fait baisser les loyers,” a écrit Redfin.

Le loyer demandé n’est pas nécessairement le loyer effectif obtenu par les propriétaires, car il n’inclue pas les effets des concessions (remises ou avantages offerts par un propriétaire pour louer plus rapidement son bien). “La divergence croissante entre les loyers demandés et les loyers effectifs indique que les propriétaires, confrontés à une augmentation de la vacance, offrent des concessions plus importantes pour attirer les locataires,” a écrit Moody’s en février 2024. Néanmoins, la croissance des loyers est le signe d’une confiance accrue dans la capacité à obtenir des paiements plus élevés.

Même si les loyers effectifs sont inférieurs aux loyers demandés, les baisses globales des loyers ont ralenti, selon la National Association of Realtors (NAR).

Les loyers devraient continuer à ralentir tout au long de l’année, mais la NAR affirme que le ralentissement a “atteint son point bas” en février 2024 et s’est atténué depuis. “Cette tendance pourrait entraver de nouvelles améliorations sur le plan de l’inflation et ajouter des incertitudes à long terme, soulignant le besoin constant de construction de logements supplémentaires pour atténuer la pénurie d’offre qui contribue à la hausse des coûts,” ont-ils écrit.

Selon les calculs de la NAR, même après 10 mois de baisse, le loyer médian aux États-Unis est seulement de 1.4%, soit $24, en dessous du pic d’août 2022. Il reste encore de $306 (21.5%) supérieur à la même période en 2019, avant la crise sanitaire.

Sources : Redfin, Moody’s, National Association of Realtors (NAR)