News : près de 10 millions de personnes de plus au chômage en deux semaines aux USA, le gouvernement se bat pour sauver les entreprises.

Un retournement historique :

Plus de 6,6 millions d’Américains ont demandé des allocations de chômage la semaine dernière, doublant ainsi le record établi une semaine plus tôt. Les chiffres sont parlants, c’est le signe que les licenciements s’accélèrent en pleine épidémie de COVID-19.

Si l’on ajoute à cela les 3,3 millions de personnes qui ont demandé une aide au chômage il y a deux semaines, l’économie américaine a maintenant subi près de 10 millions de licenciements au cours des deux dernières semaines. Cela dépasse de loin les chiffres enregistrés pour n’importe quelle période correspondante.

Le retournement du marché de l’emploi a été vertigineux. Il y a quatre semaines, les demandes de chômage hebdomadaires ne s’élevaient qu’à 211 000, soit près du niveau le plus bas depuis 50 ans. Depuis lors, elles ont été multipliées par 30.

“Quatre années de gains d’emplois se sont évaporées en l’espace de deux semaines”, a déclaré Daniel Zhao, un économiste du site d’emploi Glassdoor.

Un rapport inquiétant publié par le ministère du travail :

Un rapport publié jeudi par le ministère du travail a montré que les suppressions d’emplois se multiplient sur fond d’économies aux États-Unis et partout dans le monde. Ce genre de bouleversement du marché du travail en si peu de temps est jugé sans précédent.

L’ampleur des licenciements a conduit de nombreux économistes à prévoir jusqu’à 20 millions de pertes d’emploi d’ici la fin avril. Cela représenterait plus du double des 8,7 millions d’emplois perdus pendant la Grande Récession. Le taux de chômage pourrait atteindre 15 % ce mois-ci, ce qui est supérieur au précédent record de 10,8 % établi lors d’une profonde récession en 1982.

Les employeurs réduisent leur masse salariale pour tenter de se maintenir à flot, car leurs revenus se sont effondrés, en particulier dans les restaurants, les hôtels, les gymnases, les cinémas et autres lieux qui dépendent de l’interaction en face à face. Les ventes de voitures ont chuté et des usines ont fermé.

Même constat sur la majorité du territoire américain :

Environ 90 % de la population américaine est maintenant sous le coup d’ordonnances de maintien à domicile, qui ont été imposées par la plupart des États américains. Cette tendance a intensifié la pression sur les entreprises, dont la plupart doivent payer des loyers, des prêts et d’autres factures.

Les demandes d’aide aux chômeurs ont grimpé en flèche dans les 50 États la semaine dernière. En Californie, près de 900 000 personnes ont demandé des allocations, soit près de quatre fois plus que la semaine précédente. C’est l’équivalent de 5 % de la main-d’œuvre de l’État.

Dans le Michigan, les demandes d’allocations de chômage ont plus que doublé la semaine dernière, pour atteindre 311 000 personnes. En Floride, le nombre de demandes a triplé, pour atteindre 227 000. Dans le Dakota du Sud, elles ont quadruplé pour atteindre 6 645.

Des mesures historiques mises en place pour stabiliser la situation :

Que va-t-il se passer ensuite ? Malheureusement, personne ne le sait vraiment. La durée des vagues de licenciements, encore inconnue, sera un facteur clé pour déterminer la profondeur de la récession. Certaines entreprises maintiennent des liens avec les travailleurs licenciés, dans l’espoir de les réembaucher une fois l’épidémie de COVID-19 passée. Des réembauches relativement rapides aideraient l’économie à rebondir rapidement. Mais si les fermetures d’entreprises persistent jusqu’à la fin de l’été ou l’automne, de nombreuses petites entreprises risquent de faire faillite. Les travailleurs auraient alors plus de mal à trouver un emploi et la récession se prolongerait.

Ce que l’on sait par contre, c’est que le plan de sauvetage de 2 000 milliards de dollars qui a été promulgué la semaine dernière comprend 350 milliards de dollars de prêts aux petites entreprises qui peuvent être annulés si les entreprises utilisent l’argent pour retenir ou réembaucher des travailleurs. Cette disposition pourrait contribuer à limiter les licenciements futurs ou amener certaines entreprises à rappeler des employés au travail.

“Ce programme est sans précédent, généreux et ambitieux et pourrait être couronné de succès”, a déclaré Luke Tilley, économiste en chef du Wilmington Trust. “Cela dit, il est difficile de le déployer rapidement”.

Le plan de sauvetage économique a également ajouté 600 dollars par semaine en aide aux chômeurs, en plus de ce que les bénéficiaires reçoivent de leur État. Cela permettra à de nombreux travailleurs à faibles revenus de gérer leurs dépenses et même d’augmenter leur pouvoir d’achat et de soutenir l’économie. Il permet également à un plus grand nombre de personnes de bénéficier de l’aide aux chômeurs, notamment les travailleurs indépendants, les entrepreneurs et les travailleurs de l’économie dite “de l’ombre”, tels que les chauffeurs Uber, Lyft, etc.

Ces réformes sont cruciales à un moment où la plupart des activités économiques sont au point mort, affirment les défenseurs des travailleurs à faible revenu.

Une intervention étatique sans précédant donc, qui devrait fortement aider l’économie à résister si la pandémie se termine dans les prochains mois.

Sources : US.News